Délogées depuis 2016, plusieurs familles d’impactés sont plongées dans la pauvreté à Cambérène. Pour cause : l’État qui avait opté pour une indemnisation mixte a tardé à signer le décret de déclassement du site de recasement qui a -par la suite- fait l’objet de plusieurs litiges.
Petite enclave nichée sur la côte nord-est de Dakar, entre la commune des Parcelles-assainies et la ville de Guédiawaye, Cambèréne est un village lébous où tradition et modernité s’entrechoquent. La cité hyper conservatrice, autrefois repliée sur elle-même pour se prémunir des influences extérieures et autres agressions civilisationnelles, s’ouvre peu à peu au monde. Ceci, tout en bataillant ferme pour garder son mode vie traditionnel, lébous. Cité religieuse, Cambérène forme, avec Yoff et Malika, le sanctuaire de la confrérie musulmane Layène.
Selon des statistiques officielles, la population fortement dominée par les membres de ladite confrérie est estimée à plus de 42 000 personnes réparties en 4222 ménages vivant en grandes familles XXL dans 2986 concessions en forme de « U » communément appelées « Ëteu ». Un héritage du passé jalousement conservé tout comme cette relation culturelle et cultuelle avec la mer, jadis principale source de subsistance et de revenu pour cette population de pêcheurs.
Petite enclave nichée sur la côte nord-est de Dakar, entre la commune des Parcelles-assainies et la ville de Guédiawaye, Cambèréne est un village lébous où tradition et modernité s’entrechoquent. La cité hyper conservatrice, autrefois repliée sur elle-même pour se prémunir des influences extérieures et autres agressions civilisationnelles, s’ouvre peu à peu au monde. Ceci, tout en bataillant ferme pour garder son mode vie traditionnel, lébous. Cité religieuse, Cambérène forme, avec Yoff et Malika, le sanctuaire de la confrérie musulmane Layène.
Selon des statistiques officielles, la population fortement dominée par les membres de ladite confrérie est estimée à plus de 42 000 personnes réparties en 4222 ménages vivant en grandes familles XXL dans 2986 concessions en forme de « U » communément appelées « Ëteu ». Un héritage du passé jalousement conservé tout comme cette relation culturelle et cultuelle avec la mer, jadis principale source de subsistance et de revenu pour cette population de pêcheurs.
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Depuis quelques années, cette proximité avec la mer est quelque peu obstruée par une imposante infrastructure : la Vdn 2 et son pont Bowstring qui surplombe le mausolée de Seydina Issa Laye. L’infrastructure routière fait finalement partie du décor après de longues années d’âpre bras de fer. Au départ, viscéralement opposées au passage de cette autoroute côtière, les populations ont fini par céder, la mort dans l’âme, face à la toute-puissance de la raison d’État.
Ici, on s’habitue peu à peu à ce nouveau voisin encombrant et le nouveau mode de vie qu’il impose aux autochtones. Chef du petit quartier appelé « Keur gou makk » qui jouxte la grande mosquée de Cambérène, Issa Diène a la nostalgie d’un passé très lointain où il faisait très bon vivre dans ce village côtier où on humait à plein poumons l’air pur. Une atmosphère déjà pollué par le ‘’Sep’’ (Station d’épuration) de l’Onas qui déverse ses eaux usées sur la plage de Cambérène. Alors que les populations commençaient à se lasser de combattre ce mal, une autre source de pollution vient vicier davantage l’air : la Vdn2 avec les émissions de gaz polluant dégagés par les milliers de véhicules qui l’emprunt quotidiennement.
Le petit quartier « Keur Gou makk » est vide en cette matinée. La population active est sortie vaquer à ses occupations tandis que les retraités profitent d’un repos bien mérité après des décennies d’activité. Vêtu d’un grand boubou blanc, la tête coiffée par un chéchia rouge, Issa Diène (retraité et chef du quartier) profite du léger vent frais charrié par l’océan, installé sur une chaise en plastique sous le pont Bowstring de Cambérène. D’un œil amusé, il observe le tango incessant des vagues qui s’élancent, s’enlacent avant de s’affaler avec frénésie et d’une force extraordinaire sur les roches censées protéger le pont des effets de l’océan. Au-delà de la beauté, le spectacle menace la pérennité de la route. Entre les deux (la route et la menace marine), celle qui fait le plus peur et soulève le courroux à Cambérène c’est bien l’infrastructure routière.
La vie n’est plus la même à Cambérène
« Tout ce qu’on nous avait promis dans ce projet, rien n’a été respecté. On nous avait parlé d’aménagements sous le pont. Rien n’a été fait », rouspète-t-il. A Cambérène, le projet Vdn2 lancé en 2016 est jalonné par des dissensions profondes au sein de la population. « Personne n’était d’accord », signale d’ailleurs Issa Diène. La raison principale de ce refus est liée aux changements qu’il fallait nécessairement opérer dans leur routine quotidienne. Mais également au changement du tracé initial. « Selon les informations que nous détenons, l’autoroute devait passer à l’entrée de Cambérène juste à côté du marché Mame Mbaye Niang encore appelé centre commercial Seydina Mandione Laye. Mais il y a eu une urbanisation galopante à cette endroit », renseigne Diène. Les cambérènois imputent la responsabilité à un membre de la famille maraboutique de la cité -dont nous tairons le nom- qui aurait, selon eux, vendu toutes les terres qui se trouvaient sur cette espace.
Ce changement du tracé initial a plongé plusieurs familles dans un cauchemar sans fin. « Les habitants de Cambérène ont vu leur mode de vie changé, leur famille disloquée. Ici on vit en concession (Ëteu). Il y a des concessions entières qui ont été délogées. Des frères et sœurs et leurs familles qui vivaient en harmonie dans le Ëteu de leur père ou grand-père ont été contraint de quitter leur terre pour des sommes dérisoires de 30 ou 60 millions que 8 ou 10 familles doivent se partager », explique le Chef de quartier très peiné par la situation.
Le mal est, en effet, très profond. Beaucoup de familles ont vu leur vie et leurs souvenirs enfouis sous le bitume. « Beaucoup d’habitants de Cambérène ont cédé leurs maisons parce qu’ils ont entendu parler de dizaines de millions d’indemnisation. La majorité de ces familles sont actuellement dans de sérieux problèmes. Ils se sont partagés l’argent parce qu’ils ne peuvent pas acheter une maison de 150 mètres carrés pour loger 30 ou 40 personnes. Ce n’est pas possible. Et il y en a qui n’ont toujours pas reçu les terrains qu’on leur avait promis sur le site de recasement. Aujourd’hui beaucoup de ces impactés sont plongés dans la pauvreté », confie Issa Diène qui dresse la liste des grandes familles impactés : « il s’agit de Mbayène, Ndiamour, Thiéckène, Thioubène, Ndiobène, entre autres ».
« C’est ma tante qui m’héberge avec mes deux femmes et mes enfants »
Leur encrage aux terres de leurs aïeux est tenace, mais l’idée d’en faire une ‘’fortune’’ les retourne comme une crêpe. Ainsi plusieurs famille ont failli imploser entre d’un côté ceux qui sont favorables à la cession et de l’autre les partisans du refus. Chez les Thioub, Seydina, grand frère de la célèbre voix de la revue de presse à la Sen Tv Mantoulaye Thioub Ndoye, finit par céder face à la pression des siens qui n’avaient d’yeux que pour les 70 millions CFA que les autorités avaient mis sur la table pour démolir une partie de leur concession. Aujourd’hui, 8 ans après, le temps lui donne raison. L’argent a duré le temps d’une rose sans pour autant régler les vrais problèmes, avant de laisser place aux rigueurs de la vie de locataires.
« On habite à Cambérène depuis des générations. Ce projet a scindé ma famille en deux. Une partie de mes tantes et de mes frères et sœurs sont restés là-bas parce que leurs bâtiments n’étaient pas concerné par le projet. Moi, mon grand frère, ma grande sœurs et d’autres membres de la familles ont été contraints de quitter cette maison où on a passé toute notre vie », ressasse-t-il, la voix enrouée par ces souvenirs qui refont surface. Poursuivant sa narration, il ajoute : « en tout ont était plus d’une dizaine (16 membres de la familles) à devoir nous partager les 70 millions de francs CFA. J’étais totalement contre toute idée de céder notre bien foncier pour ce projet. Mais j’étais seul contre tous ».
Ici, on s’habitue peu à peu à ce nouveau voisin encombrant et le nouveau mode de vie qu’il impose aux autochtones. Chef du petit quartier appelé « Keur gou makk » qui jouxte la grande mosquée de Cambérène, Issa Diène a la nostalgie d’un passé très lointain où il faisait très bon vivre dans ce village côtier où on humait à plein poumons l’air pur. Une atmosphère déjà pollué par le ‘’Sep’’ (Station d’épuration) de l’Onas qui déverse ses eaux usées sur la plage de Cambérène. Alors que les populations commençaient à se lasser de combattre ce mal, une autre source de pollution vient vicier davantage l’air : la Vdn2 avec les émissions de gaz polluant dégagés par les milliers de véhicules qui l’emprunt quotidiennement.
Le petit quartier « Keur Gou makk » est vide en cette matinée. La population active est sortie vaquer à ses occupations tandis que les retraités profitent d’un repos bien mérité après des décennies d’activité. Vêtu d’un grand boubou blanc, la tête coiffée par un chéchia rouge, Issa Diène (retraité et chef du quartier) profite du léger vent frais charrié par l’océan, installé sur une chaise en plastique sous le pont Bowstring de Cambérène. D’un œil amusé, il observe le tango incessant des vagues qui s’élancent, s’enlacent avant de s’affaler avec frénésie et d’une force extraordinaire sur les roches censées protéger le pont des effets de l’océan. Au-delà de la beauté, le spectacle menace la pérennité de la route. Entre les deux (la route et la menace marine), celle qui fait le plus peur et soulève le courroux à Cambérène c’est bien l’infrastructure routière.
La vie n’est plus la même à Cambérène
« Tout ce qu’on nous avait promis dans ce projet, rien n’a été respecté. On nous avait parlé d’aménagements sous le pont. Rien n’a été fait », rouspète-t-il. A Cambérène, le projet Vdn2 lancé en 2016 est jalonné par des dissensions profondes au sein de la population. « Personne n’était d’accord », signale d’ailleurs Issa Diène. La raison principale de ce refus est liée aux changements qu’il fallait nécessairement opérer dans leur routine quotidienne. Mais également au changement du tracé initial. « Selon les informations que nous détenons, l’autoroute devait passer à l’entrée de Cambérène juste à côté du marché Mame Mbaye Niang encore appelé centre commercial Seydina Mandione Laye. Mais il y a eu une urbanisation galopante à cette endroit », renseigne Diène. Les cambérènois imputent la responsabilité à un membre de la famille maraboutique de la cité -dont nous tairons le nom- qui aurait, selon eux, vendu toutes les terres qui se trouvaient sur cette espace.
Ce changement du tracé initial a plongé plusieurs familles dans un cauchemar sans fin. « Les habitants de Cambérène ont vu leur mode de vie changé, leur famille disloquée. Ici on vit en concession (Ëteu). Il y a des concessions entières qui ont été délogées. Des frères et sœurs et leurs familles qui vivaient en harmonie dans le Ëteu de leur père ou grand-père ont été contraint de quitter leur terre pour des sommes dérisoires de 30 ou 60 millions que 8 ou 10 familles doivent se partager », explique le Chef de quartier très peiné par la situation.
Le mal est, en effet, très profond. Beaucoup de familles ont vu leur vie et leurs souvenirs enfouis sous le bitume. « Beaucoup d’habitants de Cambérène ont cédé leurs maisons parce qu’ils ont entendu parler de dizaines de millions d’indemnisation. La majorité de ces familles sont actuellement dans de sérieux problèmes. Ils se sont partagés l’argent parce qu’ils ne peuvent pas acheter une maison de 150 mètres carrés pour loger 30 ou 40 personnes. Ce n’est pas possible. Et il y en a qui n’ont toujours pas reçu les terrains qu’on leur avait promis sur le site de recasement. Aujourd’hui beaucoup de ces impactés sont plongés dans la pauvreté », confie Issa Diène qui dresse la liste des grandes familles impactés : « il s’agit de Mbayène, Ndiamour, Thiéckène, Thioubène, Ndiobène, entre autres ».
« C’est ma tante qui m’héberge avec mes deux femmes et mes enfants »
Leur encrage aux terres de leurs aïeux est tenace, mais l’idée d’en faire une ‘’fortune’’ les retourne comme une crêpe. Ainsi plusieurs famille ont failli imploser entre d’un côté ceux qui sont favorables à la cession et de l’autre les partisans du refus. Chez les Thioub, Seydina, grand frère de la célèbre voix de la revue de presse à la Sen Tv Mantoulaye Thioub Ndoye, finit par céder face à la pression des siens qui n’avaient d’yeux que pour les 70 millions CFA que les autorités avaient mis sur la table pour démolir une partie de leur concession. Aujourd’hui, 8 ans après, le temps lui donne raison. L’argent a duré le temps d’une rose sans pour autant régler les vrais problèmes, avant de laisser place aux rigueurs de la vie de locataires.
« On habite à Cambérène depuis des générations. Ce projet a scindé ma famille en deux. Une partie de mes tantes et de mes frères et sœurs sont restés là-bas parce que leurs bâtiments n’étaient pas concerné par le projet. Moi, mon grand frère, ma grande sœurs et d’autres membres de la familles ont été contraints de quitter cette maison où on a passé toute notre vie », ressasse-t-il, la voix enrouée par ces souvenirs qui refont surface. Poursuivant sa narration, il ajoute : « en tout ont était plus d’une dizaine (16 membres de la familles) à devoir nous partager les 70 millions de francs CFA. J’étais totalement contre toute idée de céder notre bien foncier pour ce projet. Mais j’étais seul contre tous ».
Ayant subi le plus lourd préjudice, Seydina a eu la plus grande part. « Puisqu’on a démoli le R+1 que j’avais construit. J’ai eu 15 millions de francs CFA. Les autres se sont retrouvés avec 10 millions de francs CFA ou moins. Puisqu’on ne pouvait pas s’acheter un terrain à Cambérène, moi et mon grand frère avons acheté chacun un terrain de 2 millions de francs CFA à Malika, derrière la décharge de Mbeubeuss. On est allé en location chacun de son côté avec sa famille. Avec mes deux femmes et mes enfants, on a pris un 4 chambre salons à la Cité Douane où je payais 120 000 francs par mois en 2016. Notre problème est qu’on a acheté des terrains sur un site litigieux et jusqu’à présent on ne peut ni jouir de nos terrains ni recouvrer nos millions investis », détaille-t-il.
Depuis quelques années, Seydina Thioub et sa famille ont dû quitter la Cité Douane d’abord pour des raison économique (il n’avait plus les fonds) mais aussi pour des raisons confessionnelles. « Influencés par ce milieu nouveau, mes jeunes garçons ont commencé à fréquenter des Baye Fall et je tiens coute-que-coute qu’ils restent Layènes. C’est pour ces raisons que j’ai quitté la Cité Douane pour revenir à Cambérène où je louais un appartement à 125 000f. mais à un moment donné je ne pouvais plus payer le loyer », confesse-t-il. Ses économies s’étant fortement amenuisées, Seydina est aujourd’hui hébergé par sa tante à Thioubène 2, une extension de Cambérène situé à côtés de l’unité 9 des Parcelles-assainies.
« Cette maison est l’héritage d’une sœur de mon père. C’est elle qui m’a donné cette maison pour que je puisse y loger gracieusement avec ma famille en attendant que ma situation se décante. Mon grand frère qui est toujours dans la location a de sérieux problèmes. De 2016 à maintenant ça fait 8 ans (soit 96 mois), si tu dépenses 200 000 francs CFA par mois il ne te reste plus rien du tout en 8 ans », lâche-t-il le cœur lourd.
Litige sur le site de recasement
Contrairement au Thioubène qui sont au bord du gouffre, les Thiéckènes (famille Seck) sont plus chanceux. Du moins, selon Mame Mbaye Seck. « On a reçu 74 millions de francs CFA à se départager entre moi, mes 5 frères et mes trois sœurs. Nous sommes tous mariés et vivions pour la plupart avec nos familles dans cette grande concession appelée Ëteu. Nous, la chance qu’on a eu c’est que ma mère avait une maison en construction à Cambérène 2 », se réjouit-il. Avant d’ajouter : « on a demandé à Agéroute d’allonger un peu les délais pour nous permettre de finir les travaux là-bas et d’aller nous installer. On a mis les 25 millions pour les finitions de cette maison. On a acheté un terrain à 11 millions à notre grand frère et on a mis plus d’une dizaine de millions dans la construction pour qu’il puisse s’y installer sa famille ».
« On nous a donné un terrain de 150m2 à Malika, ajoute Mame Mbaye. 150m2, 9 adultes et leurs familles ne peuvent pas vivre tous ensemble dans cette superficie », se plaint-il. Un privilège que Seydina Thioub et sa famille n’ont pas eu. Jusqu’à présent, ils n’ont pas reçu leur terrain tout comme plusieurs autres familles. Des ‘’allégations’’ qui ont la peau dure. Malgré les dénégations de l’Ageroute qui soutient que tout le monde a reçu son terrain, la question reste entière.
D’après Babacar Mbaye Ngaraf, président du collectif des impactés de la Vdn3, dans le cadre de l’indemnisation mixte, l’État du Sénégal a décidé de recaser les impactés dans un site situe sur la bande de filaos à Malika. Ainsi, le site (37h, 1243 parcelles) étant une forêt classée, les impactés ont dû attendre jusqu’à 2019 pour que le décret de déclassement soit signé par le président Macky Sall. « Jusqu’à présent beaucoup d’impactés n’ont pas reçu leur terrain d’autres ont du mal à construire. En plus du décret de déclassement dont l’effectivité à trop tardé, le site a été confronté à des litiges pour occupations illégales. C’est à partir de 2022 que les impactés qui ont reçu leurs terrain ont pu commencer à construire leur maisons », confi-t-il.
A l’en croire, pour prendre en charge les nombreuses familles qui n’ont pas reçus leurs parcelles, le gouvernement de Macky Sall a récemment validé un lotissement additif de 20 hectares. « Malheureusement, poursuit Babacar Mbaye Ngaraf, le nouveau régime a ordonné la suspension provisoire de toutes les opérations domaniales dans plusieurs zones dont la Vdn3 ». Une situation qui prolonge le supplice des impactés.
Thiebeu NDIAYE
Depuis quelques années, Seydina Thioub et sa famille ont dû quitter la Cité Douane d’abord pour des raison économique (il n’avait plus les fonds) mais aussi pour des raisons confessionnelles. « Influencés par ce milieu nouveau, mes jeunes garçons ont commencé à fréquenter des Baye Fall et je tiens coute-que-coute qu’ils restent Layènes. C’est pour ces raisons que j’ai quitté la Cité Douane pour revenir à Cambérène où je louais un appartement à 125 000f. mais à un moment donné je ne pouvais plus payer le loyer », confesse-t-il. Ses économies s’étant fortement amenuisées, Seydina est aujourd’hui hébergé par sa tante à Thioubène 2, une extension de Cambérène situé à côtés de l’unité 9 des Parcelles-assainies.
« Cette maison est l’héritage d’une sœur de mon père. C’est elle qui m’a donné cette maison pour que je puisse y loger gracieusement avec ma famille en attendant que ma situation se décante. Mon grand frère qui est toujours dans la location a de sérieux problèmes. De 2016 à maintenant ça fait 8 ans (soit 96 mois), si tu dépenses 200 000 francs CFA par mois il ne te reste plus rien du tout en 8 ans », lâche-t-il le cœur lourd.
Litige sur le site de recasement
Contrairement au Thioubène qui sont au bord du gouffre, les Thiéckènes (famille Seck) sont plus chanceux. Du moins, selon Mame Mbaye Seck. « On a reçu 74 millions de francs CFA à se départager entre moi, mes 5 frères et mes trois sœurs. Nous sommes tous mariés et vivions pour la plupart avec nos familles dans cette grande concession appelée Ëteu. Nous, la chance qu’on a eu c’est que ma mère avait une maison en construction à Cambérène 2 », se réjouit-il. Avant d’ajouter : « on a demandé à Agéroute d’allonger un peu les délais pour nous permettre de finir les travaux là-bas et d’aller nous installer. On a mis les 25 millions pour les finitions de cette maison. On a acheté un terrain à 11 millions à notre grand frère et on a mis plus d’une dizaine de millions dans la construction pour qu’il puisse s’y installer sa famille ».
« On nous a donné un terrain de 150m2 à Malika, ajoute Mame Mbaye. 150m2, 9 adultes et leurs familles ne peuvent pas vivre tous ensemble dans cette superficie », se plaint-il. Un privilège que Seydina Thioub et sa famille n’ont pas eu. Jusqu’à présent, ils n’ont pas reçu leur terrain tout comme plusieurs autres familles. Des ‘’allégations’’ qui ont la peau dure. Malgré les dénégations de l’Ageroute qui soutient que tout le monde a reçu son terrain, la question reste entière.
D’après Babacar Mbaye Ngaraf, président du collectif des impactés de la Vdn3, dans le cadre de l’indemnisation mixte, l’État du Sénégal a décidé de recaser les impactés dans un site situe sur la bande de filaos à Malika. Ainsi, le site (37h, 1243 parcelles) étant une forêt classée, les impactés ont dû attendre jusqu’à 2019 pour que le décret de déclassement soit signé par le président Macky Sall. « Jusqu’à présent beaucoup d’impactés n’ont pas reçu leur terrain d’autres ont du mal à construire. En plus du décret de déclassement dont l’effectivité à trop tardé, le site a été confronté à des litiges pour occupations illégales. C’est à partir de 2022 que les impactés qui ont reçu leurs terrain ont pu commencer à construire leur maisons », confi-t-il.
A l’en croire, pour prendre en charge les nombreuses familles qui n’ont pas reçus leurs parcelles, le gouvernement de Macky Sall a récemment validé un lotissement additif de 20 hectares. « Malheureusement, poursuit Babacar Mbaye Ngaraf, le nouveau régime a ordonné la suspension provisoire de toutes les opérations domaniales dans plusieurs zones dont la Vdn3 ». Une situation qui prolonge le supplice des impactés.
Thiebeu NDIAYE
12 Commentaires
Critique
En Octobre, 2024 (12:01 PM)Gadaye
En Octobre, 2024 (22:38 PM)Reply_author
il y a 3 semaines (10:15 AM)Daour Seune
En Octobre, 2024 (20:13 PM)Plusieurs families qui vivement le long des rais, de l'autoroute de Colobane (Les quarters de Baye Laye, Kip coco, Wakhinane, Nimzatt, Angle Mouss ont été tout simplement déguerpis et déposés à Guédiswaye. La seule assistance était un 150m2 et un camion pour vous y transporter. La seule resource disponible était quelques robinets d'eau.
Sonkolais
En Octobre, 2024 (21:26 PM)Morfaye Gningue
En Octobre, 2024 (21:51 PM)Il faut tout raser et recommencer comme à Dubai.
Maupassant
il y a 3 jours (11:52 AM)Le fils du marabout qui avait vendu les parcelles allant de l unité 7 des parcelles assainies jusqu a golf allez voir ce qu il est devenu.
Khalissou souff dou khaliss. kou yebbo moytuko. Donc tout le calvaire de ces camberenois c est à cause de ce monsieeur qui avait meme failli vendre le sanctuaire de Guentaba ndingala....
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